Rapport CESER : TPE-PME : Le défi caché des compétences
Le moteur silencieux de l’économie française face au mur des compétences
Elles représentent 98 % de nos entreprises et un tiers de l’emploi salarié. Les Très Petites et Petites et Moyennes Entreprises (TPE-PME) sont le cœur battant de l’économie française.
Pourtant, une crise silencieuse menace leur croissance et leur pérennité : la gestion des compétences.
Le rapport du CESER Normandie dresse un portrait sans concession de ces entreprises agiles et innovantes, mais souvent isolées et démunies face aux mutations du travail.
Cette analyse décrypte les freins, les enjeux et les leviers d’action pour transformer ce défi en une opportunité stratégique.
La solitude du dirigeant face à la complexité
Le rapport met en lumière un paradoxe majeur : alors que les TPE-PME sont en première ligne des transformations (numérique, écologique), elles sont les moins bien armées pour y préparer leurs équipes.
Le dirigeant, souvent seul à la manœuvre, cumule toutes les fonctions et n’a ni le temps, ni les ressources, ni parfois les connaissances pour structurer une véritable politique de ressources humaines.
L’accès à la formation continue s’apparente à un parcours du combattant, freiné par le coût, la difficulté à remplacer un salarié absent et la complexité des dispositifs. De même, l’anticipation des besoins en compétences (la GPEC) reste un concept abstrait, un « luxe de grand groupe ». Confrontées à des difficultés de recrutement croissantes, ces entreprises risquent la stagnation.
Le rapport appelle à un changement de paradigme : il ne faut plus demander aux TPE-PME de s’adapter à des systèmes complexes, mais créer un écosystème de soutien simple, de proximité et réellement adapté à leurs contraintes.
Le poids lourd de l’économie aux pieds d’argile
- Un pilier économique : Les TPE-PME constituent l’écrasante majorité du tissu économique et sont des créateurs d’emplois nets essentiels pour les territoires.
- La solitude du dirigeant : Faute de fonction RH structurée, le dirigeant est un « homme-orchestre ». La gestion des compétences se fait au jour le jour, de manière réactive et non anticipée.
- Difficultés de recrutement : Plus de la moitié des dirigeants de TPE-PME déclarent rencontrer des difficultés à recruter, un chiffre qui grimpe dans les secteurs de l’industrie et de la construction. Ce n’est pas seulement un manque de candidats, mais aussi une inadéquation des compétences.
Découvrez cette infographie qui synthétise visuellement les enjeux et les solutions identifiés dans le rapport CESER Normandie :
TPE-PME – Le Défi Caché des Compétences
Le mur de la formation : pourquoi est-ce si compliqué ?
L’accès à la formation pour un salarié de TPE-PME est un véritable défi. Le rapport identifie trois freins majeurs :
- Le frein du temps et de l’organisation : Remplacer un salarié, même pour une journée, peut désorganiser toute l’activité. Le dirigeant lui-même manque de temps pour se former ou pour organiser la formation de ses équipes.
- Le frein financier : Malgré les aides, le coût de la formation et le coût indirect (perte de production) restent un obstacle majeur.
- Le frein de la complexité : La multiplicité des dispositifs (OPCO, CPF, FNE-Formation…) et des interlocuteurs rend le système illisible pour un non-initié. Le dirigeant ne sait pas à qui s’adresser ni à quelles aides il a droit.
Anticipation et numérique : Le double angle mort
- La GPEC, un outil inaccessible : L’anticipation des métiers et des compétences est quasi inexistante dans les TPE. Les décisions se prennent à court terme, ce qui empêche de préparer sereinement les transitions.
- Le numérique, une révolution subie : Si beaucoup de TPE-PME ont conscience de l’importance de la transition numérique, elles peinent à en évaluer les impacts sur leurs métiers et les compétences requises. Elles subissent la transformation plus qu’elles ne la pilotent.
Enseignements et pistes d’action pour les dirigeants
Le rapport ne se contente pas de dresser un constat, il propose des solutions pragmatiques.
- Rompre l’isolement : le pouvoir du collectif. La solution est dans la mutualisation. Rapprochez-vous des organisations professionnelles, des clubs d’entreprises locaux ou des chambres de commerce. Des dispositifs comme les groupements d’employeurs ou les RH à temps partagé permettent d’accéder à des compétences expertes sans en supporter seuls la charge.
- Penser « micro-formation » et « Action de Formation en Situation de Travail » (AFEST). Oubliez les formations longues et complexes. Privilégiez des formats courts, très opérationnels, et l’AFEST, qui permet de former le salarié directement à son poste de travail, sans perturber la production. C’est une solution sur-mesure pour les TPE.
- Simplifier l’accès à l’Information : un Interlocuteur unique. Il est urgent de créer des « guichets uniques » de proximité (au niveau des intercommunalités, par exemple) où le dirigeant peut trouver une information claire sur toutes les aides disponibles et être accompagné de A à Z dans ses démarches.
- Mettre en place une « GPEC de proximité ». Une GPEC n’a pas besoin d’être un projet pharaonique. Commencez simple : une fois par an, prenez une heure avec chaque salarié pour discuter de ses missions, des évolutions de son poste et de ses souhaits de formation. Cela constitue déjà une première brique d’anticipation.
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